De longue date, les bovines cheminent à mes côtés. Sujet de dessins puis de peintures et de sérigraphies dans les années 1990-2000, le ruminant pointe de nouveau son museau, récemment, à travers une diversité de matériaux (grillage, tarlatane, herbe...), de formes (sculpture, dessin, installation...) et  donne lieu à  performance dans une création du  chorégraphe danseur José Luis Sultan.

Au fil du temps, le bovin accompagne ainsi épisodiquement mes tâtonnements, mes recherches. Il participe du glissement dans la forme qui est le mien : passage d'une représentation en deux dimensions à une mise en espace, à une scénographie.

A travers lui, ce sont également les rapports de l'homme et de l'animal qui sont interrogés.  Nimrod en donne une lecture, en 2000, à propos de tableaux dont la vache est le sujet :

« La vache nous regarde. Toujours, la vache regarde l'homme dans les yeux. Elle est notre mère. Un océan de douceur émane d'elle. Elle représente la noiceur impalpable du quotidien. Le miracle chez Grandgérard, c'est qu'elle ait pu représenter, grâce à une technique mixte (sérigraphie, peinture), non pas la familiarité, mais cet air de famille que l'espèce humaine partage avec les bovins. En e sens, le genre humain a un visage beaucoup plus cruel que celui de la vache. Dans les tableaux que voici, n'a t-il pas quelquefois l'aspect antique du Minotaure ? La face humaine n'épouse t-elle pas l'étrangeté de celui qui, au cours des circonstances dont nous ignorons l'origine, serait devenu l'exterminateur de ses semblables ? »

(Nimrod, En majesté, le manteau rouge et noir du soleil.
Peintures de Colette Grandgérard, Editions Aleph Beth, 2000).

Exposition Prieuré

Saint Vincent Chartres - 2013

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Colette GRANDGERARD - plasticienne